26 juin 2008 :
CONSEIL MUNICIPAL du XIIIème
ARRONDISSEMENT
RÉPONSE AUX ARGUMENTS PRESENTÉS PAR LES ÉLUS DE
EN RÉPONSE AU VŒU
DEPOSÉ SUR LE DEVENIR DU COMPLEXE « GRAND ÉCRAN ITALIE » :
Lors du voeu présenté au Conseil du XIIIème arrondissement par le groupe des élus d’opposition concernant le devenir du complexe audiovisuel, MM Jérôme Coumet (maire du XIIIème depuis juillet 2007), Serge Blisko (député / maire de 2001 à 2007), et Francis Combrouze (conseiller d’arrondissement), ont violemment pris à partie M. Didier Béoutis, qui avait présenté le vœu, le traitant de « démagogique », et rejetant l’entière responsabilité du fiasco sur l’ancienne municipalité.
Il convient toutefois de rétablir quelques vérités sur l’historique des faits énoncés à cette occasion :
Propos tenus par : MM. Coumet, Blisko et Combrouze |
Ce qu’ils omettent de dire : |
En 1991, le premier cahier des charges prévu en 1988, est ramené de 20 ans à 15 ans* à l’expiration du crédit-bail. * à compter de l’achèvement du bâtiment |
Ce
n’est pas l’expiration du crédit-bail (entre En
1991, le fait de « limiter à
15 ans » le cahier des charges de Gaumont n’implique pas automatiquement
l’annulation de l'ensemble des dispositions de la Convention
adoptée en 1988 par le Conseil de Paris, stipulant entre autres : « A chaque mutation intéressant le complexe
audiovisuel, mutation de sa propriété ou de son usage…, l’agrément de « Ces
obligations, essentielles et déterminantes pour Il
est en revanche certain qu’à la date de la promesse de vente entre EuroPalaces et * EuroPalaces-Gaumont ** Commission
Départementale d’Equipement Commercial |
Le bâtiment est achevé en octobre 1991. |
C'EST
INEXACT : seul le certificat
de conformité délivré par l’administration détermine la date
d’achèvement du bâtiment. Ce document (consultable aux Archives), daté du 3
juin 1993, mentionne une date d’achèvement des travaux au 12 mai 1992, faisant
courir le délai d’exploitation de Gaumont
au moins jusqu’au 12 mai 2007. Or le
Grand Ecran a été fermé le 2
janvier 2006, soit un an et demi avant cette date. |
Le projet initié par Jacques Chirac, qui prévoyait des studios de télévision dans les sous-sols du Grand Ecran, a fait un flop. |
Même
si l’ambitieux projet initial a été réduit en 1991
pour s’adapter au changement du paysage audiovisuel, le
nouveau Cahier des charges signé en octobre 91 n’en prévoyait pas moins un
certain nombre d’obligations de programmation parfaitement explicites : En
dehors des projections de films
d'exclusivité, festivals à
thème et nuits du cinéma, le Grand
Écran devait programmer un nombre déterminé de séances pour des congrès, conventions, manifestations,
assemblées générales de sociétés,
utilisation par des producteurs et
organismes de télévision pour des avant-premières
d'émissions, de films ou téléfilms, projection pour les scolaires et enfants, projection de films concernant principalement Paris pour des groupes organisés de touristes, projection pour les personnes
du 3ème âge, utilisation par la Ville de Paris…. (Art. 5.2). Or la
plupart de ces obligations n’ont pas été respectées par l’exploitant. Il
est à noter que l’équipement sonore
dolby stéréo et les équipements d'accueil et de confort de toute
première catégorie font partie intégrante des obligations du cahier
des charges (Art. 5.1). Et ce
n’est pas parce qu’une programmation inadéquate les dernières années a
contribué à rendre le Grand Ecran moins
attractif qu’il mérite d’être détruit, sachant que la plupart des
dispositions du cahier des charges permettant de le rentabiliser ont été
abandonnées. Personne ne comprend cet acharnement à vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain. |
En 2005, lors de l’annonce de la vente du Grand Ecran par EuroPalaces-Gaumont, Serge Blisko, alors maire du 13ème, a écrit aux trois grands circuits cinématographiques pour tenter de sauver la salle. |
Dans
son courrier du 19 avril 2007, Marin
Karmitz (MK2) affirme « qu’il n’a pas spécialement été interrogé
ni par Europalaces ni par la Mairie pour une éventuelle reprise ». Seul
un courrier
du président d’UGC, daté du 2
décembre 2005, figure aux dossiers remis à L’initiative
de M. Blisko, aussi louable
soit-elle, est intervenue plus d’un an après la signature de la promesse de
vente. (On
peut par ailleurs s’interroger sur la soi-disant concurrence des circuits
quand les amateurs de VF qui se présentaient au Gaumont Grand Ecran Italie étaient systématiquement renvoyés à l’UGC d’en face !) |
M. Blisko fait remarquer qu’au cours de * Composition de · Le Maire de Paris
(en pratique représenté par son adjointe chargée du commerce - Madame Lyne Cohen-Solal) · Un conseiller d'arrondissement membre du Conseil de Paris · Le Maire de
l'arrondissement d'implantation · Le Président de · Le Président de · Un représentant des consommateurs ** Habitat et H&M |
Lors
d’une entrevue en février 2006 avec une délégation du collectif « Sauvons le Grand Ecran » et des
associations de commerçants, accompagnés d’un candidat-repreneur, Mme Roy, vice-présidente de la Chambre de Commerce de Paris, avait
affirmé que les Chambres de Commerce
et des Métiers étaient totalement opposées au projet de transformation du
Grand Écran Italie en magasins. Que
s’est-il passé entre cette date et la CDEC
du 22 juin 2006, où les chambres consulaires ont donné leurs voix au projet
commercial, qui impliquait de rayer le Grand
Écran de la carte ? Aucune
explication n’a été fournie à ce revirement soudain. Et
que penser de cette commission présentée par Bertrand Delanoë comme complètement
"indépendante" et qui compte en son sein 3 représentants de la municipalité (sur
6 membres votants) ! |
Monsieur le Maire « attend de voir les repreneurs ». |
C'EST
FAUX : Dès 2005, un candidat à la reprise du fond de commerce, exploitant
indépendant, s’est fait éconduire par EuroPalaces
sous le prétexte que la salle était "déjà vendue". Malgré
plusieurs demandes de rendez-vous, M. Klisaric n’a jamais été
reçu par le maire du 13ème. Ce
candidat, qui bénéficiait du soutien des banques, n’a pas reçu meilleur
accueil de la Mairie de Paris, qui
lui a fait comprendre que même s’il était en mesure de conclure l’affaire le
lendemain, on ne lui accorderait pas forcément la priorité. Aucun
opérateur culturel n’a été averti de cette vente, et depuis aucune suite n’est
donnée aux propositions spontanées des repreneurs potentiels. |
D’après Francis
Combrouze, adjoint au maire, le quartier est largement pourvu en équipements
culturels* : le Théâtre des Cinq-Diamants, fermé depuis décembre 2006, va bientôt
rouvrir, ainsi que la salle du Gaumont
Gobelins Rodin, qui deviendra sous peu * en octobre 2006, à l’occasion de la
fermeture du cinéma associatif « Le
Barbizon », Francis Combrouze
déclarait :
"Le 13ème est sous-doté en équipements
culturels". |
La
rénovation du Gaumont-Rodin, contrepartie de la fermeture du Gaumont Grand Écran (voir « Motivation
de la demande » figurant au dossier CDEC)
se révèle en réalité un "marché de
dupes : "Cette cession
d'activité, officialisée par la fermeture du site le 3 janvier 2006, s'est
effectuée en contrepartie d'un engagement pris par Europalaces auprès de Or selon le Cahier des
charges, l'obligation pour l'exploitant "de participer à l'animation
du quartier et de l'arrondissement" s’applique au seul
complexe audiovisuel Grand Écran,
et non à une autre structure : "ces
obligations trouvant leur cause dans le caractère d’équipement culturel du
complexe audiovisuel, qui doit participer à l’animation du quartier et de
l’arrondissement, caractère en considération duquel le prix de cession du
terrain est déterminé" (Art. 8). Impossible
d’admettre également que ce projet de musée du cinéma, destiné principalement
aux chercheurs et aux étudiants, puisse compenser la perte du Grand Écran, qui a pour
vocation d'accueillir un large public populaire venu de toute la région. On
peut par ailleurs émettre des doutes sur ce projet qu’on nous présente comme
abouti, alors que selon le "Figaroscope"
du 25 juin 2008 "la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé n’a
pas encore acheté Le Rodin, fermé
depuis 2003". Quand au cinéma Gaumont-Fauvettes, à part un vague
toilettage de façade, il n’a à ce jour fait l’objet d’aucuns travaux. Des
rumeurs circulent même sur sa fermeture prochaine. |
La faute doit être rejetée sur l’ancienne municipalité, et ceux qui ne sont pas satisfaits doivent se tourner vers Jacques Toubon. |
Quelles
qu’aient été les éventuelles erreurs de l’ancienne équipe municipale,
celle-ci n’est plus à la mairie depuis mars 2001. Depuis
cette date, c’est à l’actuel maire
de Paris qu’il incombe de faire respecter les obligations de la
convention et du cahier des charges abandonnées par EuroPalaces depuis la fusion des salles Pathé et Gaumont en 2001. Force
est de constater que malgré la mobilisation
et les multiples demandes de
protection de la salle, il n’y a eu aucun plan de sauvetage ni aucun
appel d’offres auprès des investisseurs (publics ou privés) susceptibles de
reprendre une activité culturelle ou de loisirs au Grand Écran. L’ancienne équipe municipale
n’étant plus au pouvoir depuis 2001, on ne peut lui faire endosser l’entière
responsabilité de la situation ; et c’est bien l’actuelle municipalité qui a
voté la mort du Grand Ecran Italie
en se prononçant en faveur du projet commercial lors de la CDEC du 22 juin 2006, et en accordant
les permis de
construire et de démolir le 5 mars 2007, au mépris du cahier des charges toujours
en vigueur. |
D’après le maire Jérôme Coumet, il est démagogique d’intervenir aussi tard, car « les travaux vont bientôt commencer ». |
Le
projet de destruction du Grand Ecran
Italie, scellé par la promesse de vente signée dès octobre 2004, n’a été
rendu public qu’en 2005.
Il était donc impossible de s'insurger plus tôt contre une
opération longtemps tenue secrète. Depuis,
toutes les interventions des élus ou des associations
(aux Conseils
d’arrondissement, Conseils
de Paris, dans le cadre du PLU*, etc…) se sont
heurtées à des fins de non-recevoir de la part des autorités compétentes. M.
Coumet estime "démagogique
d’intervenir aussi tard" : pour mémoire, Didier Béoutis a
présenté un vœu au conseil d’arrondissement dès l’annonce de la fermeture, en
mai
2005 (pour lequel les élus de la majorité se sont tous
abstenus), puis à nouveau en février
2006. Par
ailleurs, bien que le début imminent des travaux soit régulièrement annoncé
depuis janvier 2006, aucune déclaration de chantier n’a encore été effectuée
à la Préfecture. La
société Teycpac-Hammerson-Italie,
bénéficiaire des permis de construire et de démolir, n’est à ce jour** propriétaire ni du terrain ni des murs, qui
appartiennent à la société CALYON (ex Financière IndoSuez). Les travaux annoncés
à l’entrée du Centre Commercial ne peuvent donc être mis à exécution. De
plus, le projet commercial a
été bloqué dans l’attente de l’issue des recours
engagés par l’association
« Sauvons le Grand Ecran »
devant le Tribunal Administratif. * PLU :
Plan Local d’Urbanisme ** 7 juillet 2008 |
Voir aussi :
-
La vérité
sur les arguments invoqués pour justifier la destruction du Grand Ecran
Italie