Le 9 décembre 2009, lors de
son compte-rendu de mandat dans le 13ème arrondissement, plusieurs
questions ont été posées au maire de Paris sur le Grand Ecran Italie :
QUESTIONS
Etienne Louis commence par déplorer le déséquilibre en
terme d'équipements culturels entre le sud de Paris et le nord (rive
droite), où des établissements industriels et commerciaux sont transformés
en hauts lieux culturels (comme les Abattoirs de La Villette avec les Cités
des Sciences et de la Musique, les Ateliers des Pompes Funèbres avec
le "104" rue
d'Aubervilliers, les Ateliers
Berthier où sont programmés des spectacles du Théâtre de
l'Odéon...), tandis qu'au sud (rive gauche), on fait exactement le
contraire en projetant de transformer en magasins un haut
lieu culturel de la capitale : le Grand Ecran Italie, fleuron du
patrimoine du 13ème arrondissement et oeuvre d'un des
plus grands architectes du 20ème siècle, Kenzo Tange.
Puis, après avoir félicité le précédent
maire du 13ème, Serge Blisko, pour avoir
déclaré en février 2005 sur France3 qu'il "s'opposerait
par tous les moyens juridiques et politiques à la transformation en magasins de
cette salle" (*), et mentionné la caducité de la promesse de vente signée entre EuroPalaces et Hammerson
(qui condamnait le Grand Ecran à devenir une simple extension du centre Italie2),
M. Louis demande
à Bertrand Delanoë si du fait de cet élément nouveau, capital pour le
dossier, il accepterait que soit constituée une commission d'étude et de
proposition qui serait chargée de la sauvegarde et de la remise en valeur de
cet équipement majeur du sud-est francilien, en synergie éventuelle avec
d'autres équipements du 13ème. Cette commission pourrait être animée par des
élus qu'on ne saurait soupçonner d'hostilité systématique envers la majorité
municipale, comme Jack Ralite (ancien ministre et ancien maire
communiste d'Aubervilliers, fondateur des Etats Généraux de la Culture), ou Jack
Lang, tous deux signataires de la pétition, auxquels pourrait s’adjoindre
entre autres Jacques Toubon (ancien maire du 13ème et ancien ministre de
la culture), initiateur du Grand Ecran (dont l’action culturelle a été
saluée par un autre intervenant, notamment pour sa création de nombreuses
galeries d'artistes dans le 13ème).
Ensuite Anne-Isabelle
Beaucaillou, qui portait le T-shirt
de l'association, demande à Bertrand Delanoë pourquoi il persiste
à réduire systématiquement ce superbe complexe audiovisuel à une simple salle
de cinéma, en ignorant sa polyvalence et ses infrastructures exceptionnelles,
dignes d'une véritable salle de spectacle : une scène qui fait près du
double de celle de la Comédie-Française, un emplacement prévu pour fosse
d'orchestre, des loges équipées, un vaste monte-charge pour acheminer des
décors, etc... Elle ajoute que le Grand Ecran
est entièrement accessible aux utilisateurs de fauteuil roulant (l'un d'entre
eux venait justement de déplorer avec beaucoup d'émotion le manque
d'accessibilité de nombreux lieux de la capitale).
Un troisième intervenant, François Coussement,
qui se présente en tant que citoyen contribuable ayant participé au
financement du complexe par le biais de la collectivité (article 8 du cahier des charges), s’étonne que la ville
la plus riche de France, qui consacre chaque année 8 millions d’euros aux seuls
frais de fonctionnement du "104" rue d’Aubervilliers, refuse
toute aide au Grand Ecran Italie (déclaré quelques années plus tôt «
d’intérêt général, essentiel et déterminant » par cette même Ville de Paris).
Quant à la présidente de l'association, Marie-Brigitte Andrei, qui lors du
dernier compte-rendu de mandat de Jérôme Coumet,
maire du 13ème, avait lu le courrier de l'association en réponse aux propos du maire tenus dans Le
Parisien, elle s'est vue dissuadée de poser sa question, en raison du
nombre jugé suffisant d’interventions sur le sujet. (Des personnes présentes
ont regretté de n'avoir pu entendre tous les points de vue sur ce dossier,
sur lequel ils s'estiment très mal informés).
(*) Voir : "Nos élus et le
Grand Ecran"