Réponse aux propos du maire du 13ème parus dans Le Parisien

novembre 18, 2009 dans Actus, Pouvoirs publics

L’association Sauvons le Grand Ecran souhaite réagir aux propos du maire du 13ème arrondissement publiés dans Le Parisien : dans l’article de Julien Solonel publié le 17 novembre ("Le Grand Ecran respire encore"), mentionnant l'expiration de la promesse de vente qui condamnait cette salle d'exception à disparaître au profit de magasins, Jérôme Coumet déclare : « en tant qu’élu, je n’ai pas à intervenir dans une vente entre deux opérateurs privés », et « si le Grand Ecran Italie a fermé, c’est parce qu’il n’était absolument plus rentable et qu’aucun exploitant de salles ne s’est présenté pour le reprendre  ». L’association s’inscrit en faux :

CourrierEn effet, les chiffres démontrent que jusqu'à sa fermeture prématurée en janvier 2006 au bout de treize ans et demi seulement de bons et loyaux services, le Gaumont Grand Ecran restait une des salles les plus fréquentées de la capitale. Le complexe, plébiscité par le public et par les professionnels, se classait encore en 2004 au 13ème rang des 90 salles parisiennes malgré une programmation de plus en plus médiocre ces dernières années.

 

Et si aucun opérateur culturel ne s'est manifesté avant la promesse de vente conclue dès octobre 2004 dans le plus grand secret entre les sociétés EuroPalaces (Pathé-Gaumont) et Hammerson, c’est qu’aucun plan de sauvetage ni aucun appel d’offres n’est venu informer aucun repreneur potentiel de cette vente. Or depuis, les propositions de reprise des exploitants de cinéma ou de spectacle vivant - alertés par la mobilisation de l'association - se sont heurtées d'emblée aux fins de non recevoir catégoriques de la mairie.

(Monsieur Coumet, alors premier adjoint, ne se souvient sans doute pas avoir eu au téléphone en février 2006 un candidat-repreneur, qui n’a jamais pu obtenir le rendez-vous sollicité dès janvier auprès du maire - voir "Le collectif a fait antichambre" et "Café-Stop devant le Grand Ecran").

 

M. Klisaric, qui fait actuellement construire un multiplexe de 4,5 millions d’euros en Seine-et-Marne, avait fait part dès octobre 2005 à EuroPalaces de son « intérêt à reprendre l’activité cinématographique du Grand Ecran Italie » et à « faire une offre de rachat du fond de commerce » (voir son courrier du 26/01/06). Or sa candidature n’a pas été plus favorablement accueillie que celle de M. Soumère, ancien directeur du Théâtre Mogador et fondateur de l’Opéra Paris-Sud à Massy, qui en 2008 se disait prêt à « envisager toutes propositions et étudier avec l’actuel propriétaire du fond les modalités et conditions de rachat » (voir son courrier du 26/11/08).

 

Quant à présenter cette vente, manifestement programmée d’avance, comme une affaire strictement "privée", c’est passer sous silence les obligations - non respectées - de la convention liant l’exploitant et la Ville de Paris, « trouvant leur cause dans le caractère "d’équipement culturel" du complexe audiovisuel, qui doit participer à l’animation du quartier et de l’arrondissement  », en contrepartie d’un prix préférentiel accordé sur le terrain (Art. 8 du Cahier des charges).

 

L'expiration du cahier des charges de Gaumont (en réalité mai 2007 et non pas novembre 2006), argument mis en avant par la mairie pour délivrer ses autorisations au projet commercial en juin 2006 (et les permis de construire et de démolir en mars 2007), apparaît donc un prétexte bien mince pour jeter aux orties le caractère « d'intérêt général » de la salle, défini par la convention comme « essentiel et déterminant » pour la Ville de Paris. 

Et si elle se réalisait, l'opération consistant à transformer en boutiques le principal pôle d'attraction d’un arrondissement équivalant à lui tout seul à la 15ème ville de France, mais peu favorisé en équipements culturels, se ferait au détriment de la collectivité, partie prenante au financement du complexe.

 

Par ailleurs on a peine à croire qu'une capitale mondiale de la culture et du cinéma telle que Paris, qui avec le concours de l'Ile-de-France a consacré 100 millions d’euros à la restauration du "104" (rue d’Aubervilliers), auquel elle verse une confortable subvention annuelle de 8 millions d’euros (voir l’article du Monde du 31.10.09), ne puisse pas soutenir les opérateurs culturels prêts à investir dans la relance de l’activité du Grand Ecran Italie.  


* Dans son communiqué de presse du 22/12/05, EuroPalaces fait valoir que le Gaumont Convention a réalisé plus de 425 000 entrées en 2004 (avec 1 081 fauteuils répartis sur 6 salles), soit une moyenne de 393 entrées/fauteuils. Selon le Film Français, le Gaumont Grand Écran a totalisé 301 000 entrées en 2004 (pour 848 fauteuils sur 3 salles), ce qui équivaut à 355 entrées/fauteuil [soit un ratio identique à celui du Gaumont-Opéra, et supérieur au MK2 Bibliothèque sur la même période]. Ces chiffres comparatifs confirment que malgré sa programmation inadaptée, le Grand Écran Italie jusqu’à sa fermeture (début 2006), se maintenait régulièrement dans le peloton de tête des salles Paris-Périphérie (Voir : "La vérité sur les arguments invoqués pour justifier la destruction du Grand Ecran Italie")


Voir aussi :

Courrier de l'association remis à Jérôme Coumet, lors de son dernier compte-rendu de mandat le 2 décembre 2009

→ "Compte-rendu de mandat de Bertrand Delanoë dans le 13ème arrondissement" - 9/12/09

→ "Nos élus et le Grand Ecran"

 Interventions des élus en faveur du Grand Ecran Italie aux différents Conseils Municipaux (Conseils de Paris et du 13ème arrondissement)

→  "Les mensonges de la municipalité au sujet du Grand Ecran Italie", sur AGORAVOX

No Responses to "Réponse aux propos du maire du 13ème parus dans Le Parisien"

(optional field)
(optional field)
Le spam est du courrier ou des commentaires non sollicités, postés automatiquement par des programmes informatiques afin de faire la promotion de services ou pour nuire au site...
Retenir les informations personnelles ?
Précision : Toutes les balises HTML sauf <b> et <i> seront supprimées de votre commentaire. Vous pouvez créer des liens juste en entrant l'URL ou l'adresse email.