Recours CNAC contre la décision de la CDAC
d'autoriser un multiplexe en lieu et place du Grand Écran
Notre recours du 27 octobre 2011 contre la décision de la CDAC* du 21 septembre (autorisation donnée au multiplexe ) a été examiné par la CNAC* du 10 février 2012, où nous sommes intervenus :
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Récapitulatif :
Décision CDAC du 21/09/11 :
De même que la CDEC* avait donné son accord aux enseignes Habitat et H&M en juin 2006, le 21/09/11 la CDAC a accordé son autorisation à la construction d'un multiplexe de 10 petites salles en lieu et place de l'actuel Grand Écran. Ceci malgré la demande de l'association "de surseoir à statuer tant que le ministre de la culture n'aura pas pris de décision quant à la demande de classement de la salle au titre du patrimoine et tant qu'il n'y aura pas eu d'audit concernant la faisabilité du Grand Écran, ainsi qu'une véritable concertation, assortie d'appels d'offres, pour une reprise conforme à sa spécificité." (voir procès-verbal de la CDAC du 21/09/11 : intervention de Mme Andrei).
Ce même procès-verbal (qui mentionne une "probable disparition du cinéma des Gobelins") fait apparaître que le maire du 13ème, Jérôme Coumet - représentant d'une municipalité sollicitée maintes fois pour réfléchir à une solution de sauvetage - "donne un avis très favorable" à ce projet de démolition-reconstruction décidé sans aucune concertation, et dont le coût - d'après M. Jean-Pierre Decrette - se monte à 10-12 millions d'euros.
Quant à Mme Muriel Genthon, directrice de la DRAC*, elle émet des doutes sur le fait que la salle est l'oeuvre du grand architecte Kenzo Tange, laissant entendre qu'il ne serait l'auteur que de la façade de l'immeuble, ce qui est absurde (voir : "Le Grand Ecran de Kenzo Tange") !
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RECOURS CNAC(Commission du 10/02/12) :
Du fait que la décision de la CDAC implique également la destruction du complexe audiovisuel Grand Écran situé dans l'immeuble du même nom, le 28/10/11 nous avons déposé un recours devant la CNAC (en l'occurrence le CNC*), lui demandant « de surseoir à toute autorisation d'installer un multiplexe selon les modalités actuellement envisagées, qui impliquent la mutilation de cet édifice ». Mais la commission du 10/02/12 - où nous sommes revenus plaider notre cause (1) - s'est déclarée incompétente au regard de notre demande (voir décision), tout en nous précisant que nous aurions toujours la possibilité de faire un recours contre le permis de construire ! (oui, et qui paye ?).
Bien entendu il n'y aura jamais ni responsables ni coupables parmi toutes ces autorités éminement "compétentes", dont les décisions impliquent la casse inéluctable d'un équipement déclaré « d'intérêt général » par le Conseil de Paris !
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(1) Voir notre courrier au CNC, ainsi que le dossier et le mémoire déposés en 15 exemplaires le 23/01/12.
Inutile de préciser que ce n'est pas par plaisir procédurier que notre association s'engage dans ces poursuites, mais faute d'une véritable recherche de solution pour le Grand Écran et d'une concertation vainement réclamée.
NOS RECOURS VISENT A BLOQUER DES DÉCISIONS QUI DÉBLOQUENT !
(en l'occurrence les opérations de vandalisme à l'encontre de ce précieux patrimoine)
* CDEC : Commission Départementale d'Equipement Commercial
CDAC : Commission Départementale d'Aménagement Commercial
DRAC : Direction Régionale des Affaires Culturelles (d'Ile-de-France), dépendant du Ministère de la Culture
CNAC : Commission Nationale d'Aménagement Commercial
CNC : Centre National de la Cinématographie et de l'image animée
Voir aussi :
→ Demande de protection au titre du patrimoine auprès du Ministre de la Culture (2011)
→ RECOURS (CDEC et Permis de construire) - 2006-2007