Interview de la Présidente
Marie-Brigitte Andrei : "Un peu d'ambition et d'imagination..." pour le Grand Écran
Ceux qui auraient manqué des épisodes de ce feuilleton à rebondissement peuvent retrouver l'interview de la présidente de l'association sur PAROLES D'ACTU.
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1) Paroles d'Actu : Pourriez-vous, Madame Andrei, vous présenter en quelques phrases ?
Marie-Brigitte Andrei : Bonjour, je m’appelle Marie-Brigitte Andrei. Je suis comédienne de profession et présidente de l’association "Sauvons le Grand Ecran" que j’ai créée en 2005. Cette association, relayant "le cri de tous les spectateurs indignés par la fermeture" *, rassemble les opposants au projet de destruction du complexe audiovisuel GRAND ÉCRAN (Paris 13ème), et a engagé des recours contentieux contre les décisions autorisant la transformation de cette superbe salle en magasins !
* RÉACTIONS à la fermeture et SOUTIENS à la pétition pour la sauvegarde du Grand Écran
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2) PdA : Parlez-nous de ce cinéma. Que pouvait-on y voir, et pourquoi est-il si spécial à vos yeux ?
M.-B.A. : Comme son nom l’indique, le GRAND ÉCRAN, c’est d’abord un immense écran panoramique de 243 m2, aussi grand qu’un terrain de tennis ! A l’origine le plus grand écran d’Europe (et toujours le plus grand de Paris), il est symbolisé par l’immense rectangle incurvé de verre et de métal sur la façade de l’immeuble "Grand Ecran" dominant la place d’Italie.
C’est aussi l'aboutissement d'un projet d'urbanisme à vocation culturelle conçu à la fin des années 80 par le Maire de Paris de l’époque, Jacques CHIRAC, avec l’ambition de doter le sud-est francilien d’un complexe audiovisuel polyvalent de tout premier ordre « unique dans Paris » *. Conçu par l’un des plus grands architectes du XXème siècle, le japonais Kenzo TANGE, il abrite en effet une grande salle de 650 places comportant une scène de 300 m2, plus vaste que celle de la Comédie-Française, des loges équipées, un monte-charge prévu pour l’acheminement de décors, un emplacement réservé pour l’aménagement d’une fosse d’orchestre...
Sa gestion ayant été confiée à GAUMONT, on peut toutefois regretter que cette salle « à vocation locale, régionale et nationale » * ait été exploitée presqu’exclusivement comme un cinéma (de 1992 à 2005). Malgré une programmation de plus en plus médiocre dans les dernières années, le Gaumont Grand Écran Italie a néanmoins vu passer nombre de films originaux ou à grand spectacle de qualité.
* Conférence de presse de Jacques Chirac du 6/10/86
L’entrée du Grand Écran se situe au bas de l’immeuble "Grand Ecran" réalisé par le grand architecte japonais Kenzō Tange (place d’Italie, Paris 13°).
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3) PdA : En quoi diriez-vous qu'un cinéma comme le Grand Ecran Italie possède un "supplément d'âme" par rapport à un multiplexe ?
M.-B.A. : Sa disposition en gradins conçue pour assurer le meilleur confort visuel possible, son acoustique spécialement étudiée, son écran géant donnant au public l’impression d’être immergé dans l’action, sa scène en avancée offrant une vraie proximité avec les artistes ou les équipes venues présenter leurs films (sans compter son accessibilité idéale pour les handicapés) en faisaient un espace unique, à mille lieues des usines à pop-corn !
Célèbre pour ses longues files d’attente, cette salle "mythique", "en avance sur son époque" * a laissé des souvenirs inoubliables aux spectateurs, qui la décrivent également comme "un endroit magique, somptueux, gratifiant", "un magnifique outil cinématographique et culturel", un "temple de l’image et du son" … ou encore "un espace de culture, de rencontre et de vie", "un élément très important de la vie du 13ème"… *
Le rayonnement du Grand Écran s’étendait d’ailleurs bien au-delà du 13ème arrondissement, et de nombreux témoignages attestent qu’on s’y pressait depuis des kilomètres à la ronde.
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4) PdA : Une question un peu personnelle, alors que nous abordons la question de l'éventuelle démolition du Grand Écran. Voudriez-vous nous conter quelques moments "magiques" que vous avez pu vivre, ou que d'autres ont vécus, dans cette salle ?
M.-B.A. : Avec le spectacle laser à chaque début de séance, les sorties au GRAND ÉCRAN en famille ou entre amis étaient pour moi - comme pour beaucoup de spectateurs - une véritable fête. Ceux-ci témoignent de l’expérience "unique", "émouvante", "magique" vécue dans cette salle, évoquant notamment "des sensations exceptionnelles jamais retrouvées ailleurs" *.
Je me souviens de l’émotion tangible lors de la projection du film "Titanic", ou de la sensation d’être au cœur du cosmos pour "La Guerre des Etoiles". Je garde également un excellent souvenir des avant-premières organisées par l’Association CINE13 - dédiée à la promotion du cinéma français et européen - et tout spécialement du film danois "Festen" (sans oublier "Les Apprentis" de Pierre Salvadori, "Conte d'été" d'Eric Rohmer, "Beaumarchais l'insolent" d'Edouard Molinaro … et bien d’autres). Ces séances, précédées de court-métrages, étaient toujours suivies de débats avec les équipes du film.
* RÉACTIONS à la fermeture et SOUTIENS à la pétition pour la sauvegarde du Grand Écran
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5) PdA : Quel regard portez-vous, plus généralement, sur l'industrie du cinéma, de l'"entertainment" aujourd'hui ?
M.-B.A. : Il est regrettable que l’exploitation cinématographique - comme bien d’autres domaines - semble désormais dominée par la seule loi du marché, condamnant la plupart des films au succès immédiat sans leur laisser toujours le temps de trouver leur public.
De fait, après avoir délaissé la plupart des activités prévues par la VILLE DE PARIS pour rentabiliser le GRAND ÉCRAN, ses propriétaires (la société EUROPALACES, qui regroupe les salles PATHÉ et GAUMONT depuis 2001) prétendent que la salle n’est plus adaptée à la rapidité du "turnover" imposé par l’industrie du cinéma. Comme si cet équipement exceptionnel devait être géré comme n’importe quel cinéma de quartier (ce qu’ils ont fait) ou multiplexe (ce qu’ils ont prévu de faire), ce qui est le meilleur moyen de le couler !
Et en effet, selon les spectateurs : "EuroPalaces a laissé mourir cette salle", pourtant plébiscitée par le public et par les professionnels*, et dont ils attribuent "la baisse de fréquentation (...) à une programmation paresseuse et inadaptée". Sa fermeture est vécue comme un "sabotage", un "sabordage", un "gaspillage terrible", une "pure hérésie", une "atteinte au patrimoine culturel parisien". **
Il suffirait pourtant d’un peu d’ambition et d’imagination pour renouer avec le succès : la grande salle avec son écran géant convient tout spécialement aux films spectaculaires ou aux grands documentaires comme "Océan", "Home" ou "La Terre vue du Ciel". Les deux autres petites salles (« aux qualités de projection exceptionnelles » dixit GAUMONT) sont plutôt adaptées aux films intimistes ou d’art & essai. Sans compter les multiples possibilités de diversification que permet la polyvalence du complexe, dont la disparition programmée est d’autant plus absurde que « l’arrivée de nouveaux étudiants sur la rive gauche justifierait à elle seule un équipement de grande qualité. » (La Gazette du 13ème)
* Des avant-premières et projections techniques s'y déroulaient régulièrement, Luc BESSON la privilégiait pour visionner les rushes de ses films, de même DISNEY pour ses sorties…
** RÉACTIONS à la fermeture et SOUTIENS à la pétition pour la sauvegarde du Grand Écran
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6) PdA : Êtes-vous confiante quant à l'issue de cette bataille ? Quels sont les derniers éléments du dossier ?
M.-B.A. : Lorsqu’en février 2005, le Maire du 13ème arrondissement déclarait publiquement sur France 3 Île-de-France qu’il s’opposerait« par tous les moyens juridiques et politiques à la transformation en magasins de ces salles », nous étions loin de nous douter que nous allions nous retrouver seuls dans cette bataille qui dure maintenant depuis plus de 7 ans !
En effet, en dépit de ses engagements solennels, Serge BLISKO se prononçait peu après en faveur des commerces et donnait un avis favorable aux permis de démolir et de construire ! À ce jour la salle ne doit donc sa survie qu’aux recours juridictionnels et à l’action militante de notre (petite) association, qui a contrecarré le projet d’EUROPALACES de vendre le complexe audiovisuel au centre commercial Italie2 !
En septembre 2011, l’actuel Maire du 13ème a annoncé le nouveau projet de PATHÉ de faire du GRAND ÉCRAN un multiplexe de 10 petites salles *. Nous n’avons rien à priori contre l’installation d’un multiplexe, à la seule condition qu’il ne se fasse à la place du GRAND ÉCRAN, mais plutôt sur le vaste terrain disponible à proximité immédiate avenue d’Italie, appartenant à la VILLE DE PARIS et qui fait déjà l'objet d'un projet d'extension du centre commercial - solution que nous avons suggérée au maire, ainsi qu’au gestionnaire du centre (HAMMERSON) et à EUROPALACES :
Croquis du futur projet d’extension du centre Italie2 sur l’actuelle esplanade avenue d’Italie.
À ce jour, même si le complexe a été vidé de ses fauteuils et de son matériel de projection (devenu de toutes façons obsolète avec le passage au numérique), on peut déjà considérer comme une première et formidable victoire d’avoir réussi jusqu’ici à éviter sa démolition. Et un second succès l'abandon du projet de magasins et la reconnaissance implicite de la vocation culturelle de l'édifice. Mais en aucun cas nous ne pouvons accepter ce projet de multiplexe qui implique également la destruction de la grande salle ! On voit mal en effet ce que les Parisiens gagneraient au remplacement d'une salle prestigieuse qui attirait des spectateurs de toute l'Île-de-France et au-delà, par une banale "usine à films" destinée avant tout à un public de proximité.
Rappelons que dans le combat de David contre Goliath - auquel on nous compare parfois - c’est finalement David qui gagne ! Et notre association continuera à se battre pour obtenir la protection du Grand Écran auprès des services chargés de la culture et du patrimoine.
* de 90 à 160 fauteuils chacune, pour un investissement de 10 à 12 millions d’euros
J’aime bien cette photo de la salle qui découvre sa disposition en gradins, son immense scène et son écran panoramique géant.
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7) PdA : À quoi ressemblerait, notamment en termes de programmation, d'événements, le Grand Ecran Italie ré-ouvert, dans votre idéal ?
M.-B.A. : Tout était déjà prévu dans le cahier des charges établi par la VILLE DE PARIS en 1988 - remanié en 1991 - qui incluait le cinéma, le spectacle vivant, les concerts, ou encore la diffusion de grands évènements culturels ou sportifs. Le développement des nouvelles technologies accrédite aujourd’hui cette vision, avec notamment les retransmissions en direct d’opéras désormais programmées dans les salles GAUMONT ou UGC.
Outre les films d’exclusivité, le cahier des charges voté par le CONSEIL DE PARIS imposait des obligations de programmation telles que des « festivals à thème, nuits du cinéma » appréciées du public, ou encore des « congrès, conventions, manifestations, assemblées générales de sociétés... ». Toutes choses abandonnées par EUROPALACES et qui auraient pourtant accru la rentabilité de la salle ! Le directeur du nouveau complexe qui vient d’ouvrir à Paris Porte des Lilas, considère d’ailleurs ce type de diversification indispensable à la survie de ses salles (voir : On reparle du Grand Ecran).
Aujourd’hui où tout un chacun a accès à une multitude d’images sur des écrans de plus en plus petits, qu’est-ce qui peut mieux rétablir la magie du cinéma qu’une projection sur très grand écran ? Utilisée à sa juste valeur, la salle pourrait notamment "s'imposer comme un cinéma d'art et de modernité" * et, à l’image du GRAND REX, retrouver un second souffle avec une programmation riche et diversifiée. C’est d’ailleurs la tendance en Asie où des grandes salles sont remises en valeur avec succès.
* RÉACTIONS à la fermeture et SOUTIENS à la pétition pour la sauvegarde du Grand Écran
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8) PdA : Si vous souhaitez adresser un message à quelqu'un, c'est ici, c'est maintenant...
M.-B.A. : Depuis des années nous demandons aux pouvoirs publics (VILLE DE PARIS, RÉGION ILE-DE-FRANCE, MINISTÈRE DE LA CULTURE) :
- DE PROTÉGER le GRAND ÉCRAN à titre d’équipement culturel. Mais il doit être également classé au titre du patrimoine : en effet l’immeuble « Grand Écran » est le seul édifice construit à Paris par Kenzo TANGE (lauréat en 1987 du prix Pritzker, équivalent du Nobel en architecture) et l’unique témoin dans la capitale de l’architecture monumentale japonaise de la seconde moitié du XXème siècle. Il contribue donc à la richesse et à la diversité architecturale de Paris et ne doit en aucun cas être détruit ni mutilé.
- D’organiser la plus large concertation possible entre les candidats-repreneurs (il y en a), les associations, les experts, les élus... en vue de la réouverture.
Enfin, si un multiplexe doit absolument voir le jour place d’Italie, nous demandons qu’il soit réalisé à proximité du GRAND ÉCRAN, et non pas à sa place.
De plus, aujourd’hui où il est admis que la culture favorise le développement économique *, se priver d’un équipement au si fort pouvoir d’attraction est une pure aberration économique dans la perspective du Grand Paris. Il est donc plus que jamais urgent que les décideurs s’impliquent pour la préservation de cette salle déclarée « d’intérêt général » par le Conseil de Paris, plutôt que de l’abandonner au bon vouloir des grands groupes privés.
* « La culture est un formidable levier économique vecteur de croissance et d’attractivité internationale … L’investissement culturel génère des revenus multipliés » (Christophe GIRARD, ex-adjoint au maire de Paris chargé de la culture - Le petit livre rouge de la Culture).
« Je souhaite faire de la culture la réponse de la France à la crise économique » (Nicolas SARKOZY - février 2009)
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9) PdA : Quels sont, en résumé, vos meilleurs arguments pour obtenir gain de cause ? Pourquoi ré-ouvrir le Grand Ecran Italie ? Cette question est une tribune, une tribune pour convaincre !
M.-B.A. : Les raisons de conserver une telle salle sont multiples. Parmi elles :
- La nécessité de ne pas accentuer le déséquilibre existant entre le nord et le sud de Paris en termes d’équipements culturels. La plupart sont situés au nord (ou à proximité) de la Seine : les trois opéras (Garnier, Bastille, Opéra-Comique), la Comédie-Française, la majorité des théâtres et des musées, la future Philharmonie… En comparaison le sud-est parisien fait figure de quasi désert culturel * avec une seule grande salle : le GRAND ÉCRAN, et c’est justement celle-ci qu’on décide de rayer de la carte !
- Alors qu’au nord de la capitale on transforme des espaces industriels et commerciaux en haut-lieux de la culture (les Abattoirs de la Villette devenus les Cités des Sciences et de la Musique, les entrepôts des Pompes Funèbres convertis en "Cent Quatre" rue d’Aubervilliers, les Ateliers Berthier transformés en relais du Théâtre de l’Odéon…), au sud on ambitionne de faire exactement le contraire en détruisant un fleuron du patrimoine pour en faire un espace commercial !
- La VILLE DE PARIS avait fait du GRAND ÉCRAN le support d’une mission de service public culturel interrompue illégalement, du fait notamment que le Conseil de Paris n’a même pas été consulté sur sa suppression !
Pour ces diverses raisons et toutes celles invoquées précédemment cette salle doit être impérativement sauvegardée, et ré-ouverte au public.
* Avec une population supérieure à celle de Brest ou Grenoble le 13ème arrondissement équivaut à lui tout seul à la 12ème ville de France (voir Dossier). Pourtant sa plus grande salle en activité (le Théâtre 13) ne fait que 250 places !
Celle-ci donne une bonne idée de son ampleur, avec un aperçu des cabines de projection au fond.
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10) PdA : La dernière question. En fait, plutôt une tribune, totalement libre celle-ci. Pour vous permettre de conclure l'interview comme il vous plaira. Vous pouvez approfondir un ou plusieurs points, lancer un appel, ou aborder tout autre sujet.
M.-B.A. : Pour les défenseurs de la salle, le plus choquant, c’est d’avoir à subir les diktats d’une logique purement financière de rentabilité à tout prix, sans que l’avis de la population ne soit jamais pris en compte (voir Référendum Zurban).
Mais le comble c’est d’avoir à combattre un acte de pur vandalisme à l’encontre du patrimoine, décidé avec le soutien des autorités chargées de le défendre ! À croire que sauf rares exceptions la classe politique s’est convertie à l’idéologie du profit à tout prix, ou qu’elle a abdiqué son pouvoir entre des mains occultes. Il est en effet frappant de constater que le destin de cet équipement issu d’une volonté politique se joue dans la plus grande opacité et en l’absence de toute concertation.
Dans ce climat d’omerta - qui suscitait déjà les questions des journalistes en 2005 - tout est fait pour décourager la mobilisation, y compris nous faire passer pour des opposants politiques à l’actuelle majorité municipale ! Mais le Grand Ecran n’étant ni de droite ni de gauche, notre association - ouverte à tous - est totalement indépendante de tout parti politique.
Face à l’obstruction généralisée, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces. Si vous êtes sensible à notre combat, signez et faites circuler la pétition, exprimez-vous en laissant votre commentaire, aidez-nous à diffuser l’information par mail ou par tracts... Et pour quelques euros adhérez à l’association * : nous avons besoin de votre soutien pour faire face à nos importants frais de justice. Sans compter les pénalités que la VILLE DE PARIS nous inflige en remerciement des actions que nous menons pour défendre son propre patrimoine !
N’oublions pas que les petits ruisseaux font les grandes rivières, et que plus nous serons nombreux plus nous surmonterons rapidement ce mur du silence et du mépris !
* la cotisation de base est à 10 €
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La question en +... (25/10)
11) PdA : Vous l'avez rappelé, Jacques Chirac, maire de Paris à l'époque, a joué un rôle moteur dans l'édification du Grand Écran. Il a fait part à plusieurs reprises de son enthousiasme pour le projet. À partir de 2004-2005, le complexe est menacé de disparition. Jacques Chirac est alors président de la République... Avez-vous essayé de le contacter pour tenter d'obtenir un soutien de sa part ? Y compris après 2007 ? Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
M.-B.A. : (28/10) Dès l’annonce de la fermeture en 2005 nous avons bien sûr contacté en priorité :
- La Mairie du 13ème puis la Mairie de Paris,
- Jacques Chirac, ancien Maire de Paris et initiateur du Grand Écran.
Suite à la Lettre Ouverte adressée au Président de la République en juin 2005 (voir la réponse de l’Élysée), j’ai été personnellement reçue en septembre 2005 au MINISTÈRE DE LA CULTURE par Madame Marie-Claude ARBAUDIE, conseillère technique pour le cinéma, en présence de Monsieur HURARD, directeur du CNC * : le compte-rendu de ce rendez-vous, ainsi que les réponses du Ministre de la Culture aux questions écrites de Madame Nicole BORVO, sénatrice du 13e, vous confirmeront l’absence totale d’intérêt manifesté par le Ministère pour ce dossier !
Le plus curieux c’est que les arguments avancés par la VILLE DE PARIS et le MINISTÈRE DE LA CULTURE pour justifier la disparition du GRAND ÉCRAN sont strictement calqués sur ceux d’EUROPALACES : par exemple, dans son communiqué du 27 juin 2005, la Ville affirme que la salle a perdu 50% de sa fréquentation sur la seule année 2004, ce qui est complètement faux ! (voir : La vérité sur les arguments invoqués pour justifier la destruction du GEI). Il est pour le moins étonnant qu'une donnée de cette importance n'ait fait l'objet d'aucune vérification sérieuse, et qu'aucune étude n'ait été effectuée sur la faisabilité du premier pôle d'attraction du 13ème arrondissement ! (Et que dire de l'ignorance dans laquelle le Comité d'Entreprise a été tenu de l'existence de la Convention passée avec la Ville de Paris - toujours en vigueur à l'époque - avant d'autoriser la fermeture !)
(voir aussi :
- Courriers & Communiqués 2005-2006 des riverains, élus et associations
- "Des élus de tous bords soutiennent le Grand Ecran")
Depuis cette époque, nous n’avons cessé d’interpeller à ce sujet le Maire de Paris, ainsi que tous les ministres de la Culture successifs !
Précisons que le projet de destruction de la salle a été maintenu malgré les milliers de SIGNATAIRES à la pétition pour la sauvegarde du GRAND ÉCRAN, incluant deux anciens Ministres de la Culture (Jack LANG et Jacques TOUBON) ainsi que des artistes et personnalités de tous bords. Mais étrangement depuis, toutes nos demandes de protection, ainsi que les propositions des candidats-repreneurs, sont restées lettre morte !
* Centre National de la Cinématographie
Cette banderole symbolise notre combat pour la sauvegarde de cette magnifique salle qui fait partie du patrimoine des Parisiens.
Voir aussi sur le site : GALERIE-PHOTOS
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Merci encore, chère Marie-Brigitte Andrei. Bravo pour votre combat, bon courage ! Puisse cet échange vous aider à recueillir de nouveaux soutiens...